Commerçant vedette: Galerie Pierre Séguin

mercredi, 03 décembre 2014

 

 

Cette semaine, le commerçant vedette est Pierre Séguin, propriétaire de la galerie d’art du même nom située au 61, Grand Boulevard. Avec cet homme passionné pour l’art et l’être humain, une rencontre de quelques minutes s’est vite transformée en heure! Voici donc un court résume de notre rencontre.

 

 

 

Présentez-vous

Je suis Pierre Séguin, galeriste propriétaire au 61, Grand Boulevard.

Depuis quand êtes-vous ouvert?

Depuis 2003 à cet emplacement. Mon commerce a été établi sur les boulevard Don-Quichotte et Perrot avant que je m’installe sur le Grand Boulevard.

Quelle est l’activité de votre commerce?

Je représente et vends le travail de 30 artistes peintres québécois, canadiens et internationaux. J’offre aussi un service d’encadrement et de laminage sur mesure pour des documents de l’extérieur. L’assemblage et le montage est fait ici même, les documents ne sortent jamais du bâtiment. Mon champ d’activité a également un côté plus corporatif, soit par la vente de cartes de Noël d’artistes aux entreprises, ou encore par la vente de tableaux pour des événements anniversaires ou pour l’intégration d’art dans les édifices publics.

Le travail de 30 artistes est exposé chez vous. Comment ont-ils été sélectionnés?

Il est primordial pour le cheminement créatif d’un artiste de pouvoir démontrer le fruit de son travail. Ceci étant dit, il est parfois le travail du galeriste de trouver les artistes qu’il veut représenter, parfois celui de l’artiste de trouver une galerie où exposer. Dans mon cas, j’ai la chance d’être directement sollicité par les artistes. C’est un processus auquel autant galeristes qu’artistes accordent beaucoup d’importance, puisqu’il doit y avoir une relation entre les deux, un partage, une personnalité semblable. J’aime bien faire la comparaison avec le fait d’avoir un enfant et la recherche d’une garderie : ce n’est pas parce qu’on a un enfant et qu’il y a une garderie à deux portes qu’il va nécessairement aller à celle-là.  On observe les lieux, on s’informe à plusieurs niveaux sur les services qu’il recevra, mais aussi sur qui sont les autres enfants. L’artiste doit aussi tenir compte des autres exposants dans son choix de galerie. En s’informant sur la galerie, c’est en fait la personnalité du galeriste qu’il découvre, puisqu’elle est exposée chez lui.

Y a-t-il un genre en particulier que vous représenté?

Non, il y en a plusieurs, puisqu’il y a une deuxième phase dans le processus de la galerie : celui de l’acheteur, du consommateur d’art. Il a lui aussi une personnalité.

Donc, vous tentez de rejoindre un spectre plus large d’art pour mieux répondre aux besoins des acheteurs?

Oui. Et cette deuxième phase est aussi la deuxième phase de mon travail, la plus grande partie de celui-ci, soit de trouver quel est le lien de personnalité entre l’artiste et de l’acheteur. De trouver comment le travail de l’artiste a interpellé cet amateur d’art. Quand on ramène un tableau à la maison, c’est qu’il nous ressemble. C’est une partie qui me touche beaucoup parce que l’humain est beaucoup oublié en général dans notre société et avec l’art, dans ce milieu de passion, il n’y a que lui au centre.

Et quel genre d’humain, d’amateur d’art,  se rendent à votre galerie?

Comme dans toutes les galeries d’art, des gens peu rationnels. Ils sont peu rationnels parce qu’ils sont en amour avec ce milieu-là. Ils répondent à un besoin, mais un besoin qui s’apparente plutôt à un loisir, contrairement à l’achat d’un réfrigérateur, par exemple! Et ça revient au côté relationnel de la galerie, de l’art en général. Quand quelqu’un investi dans une toile, il l’aime pour une raison X sur le coup. Il l’aimera peut-être différemment à différentes époques dans sa vie, c’est le propre de l’évolution. Une œuvre, c’est une inscription dans le temps. Et la preuve, c’est que si des œuvres de Michel-Ange émeuvent encore beaucoup de gens, c’est qu’il y a quelque chose de très humain dans l’art et dans notre choix de l’art.

Est-ce que des gens y achètent des cadeaux?

L’achat de cadeaux ne constitue pas une grande partie de mes ventes, mais lorsqu’il y en a, c’est souvent sous forme de certificats-cadeaux. La personne qui désire donner se rends sur place, évalue le coût des toiles selon les artistes choisis, et établit un montant qui lui convient de remettre en cadeau. Les gens viennent aussi faire les listes de cadeaux. Ils viennent choisir, font une liste des toiles désirée et la remette aux personnes concernées. Dans ces cas-là, j’aime beaucoup aller livrer moi-même la toile, et même parfois l’accrocher au mur, pour retrouver ce côté personnel et trouver ce lien entre l’artiste et l’amateur.

Utilisez-vous les réseaux sociaux et avez-vous un site web?

Oui. Je suis actif sur la page Facebook Galerie Pierre Séguin. J’essaie d’y créer une interaction et d’y démontrer le travail de quelques artistes que je représente, qui se retrouvent en galerie. Toutes les toiles des artistes ainsi que de l’information sur les services offerts par la galerie sont aussi disponible sur notre site web.

Y faites-vous de la vente?

Pas directement. Évidemment, pour des gens qui habitent loin, qui cherchent un tableau particulier d’un artiste précis qui se retrouve ici, ça peut arriver. Mais le but est surtout de démontrer ce qu’on peut trouver à la galerie et d’ensuite engendrer une visite des gens.

Avez-vous beaucoup de visiteurs à la galerie?

C’est sûr que c’est très intimidant une galerie d’art. On se dit que c’est hors de nos moyens, que c’est du luxe, ou on s’y sent juger. Pourtant, rien de tout ça ne nous vient à l’esprit lorsque l’on visite une galerie d’art durant nos vacances! Beaucoup de gens viennent juste faire un tour, régulièrement, pour voir les nouveaux tableaux. Il n’y a pas de mal à entrer voir les originaux des tableaux ou à juste consommer l’art des yeux de temps à autre avant de trouver sa perle rare. Et il n’y a aucune obligation d’acheter!

Vous êtes définitivement une personne humaine, vous vous impliqué beaucoup dans votre milieu et pour le développement de l’île. Est-ce une nécessité pour vous?

C’est plus qu’une nécessité, c’est un trait de ma personnalité. Je crois que le futur est haut comme trois pommes, alors il faut lui donner du temps, à ce futur là. C’est pourquoi je m’implique dans le Comité jeunesse de la Presqu’Île. Je suis aussi membre actif de l’Association des gens d’affaires de l’Île-Perrot (AGAIP), Vice-Président de la société de développement du Parc historique de la Pointe-du-Moulin, et président fondateur du Festival de la S.O.U.P.E de Vaudreuil-Soulanges, pour ne nommer que ceux-là, parce que ça rejoint mes intérêts autant professionnels que personnels.

Votre implication est donc plus large que simplement pour le Secteur Centre?

Bien sûr! Et c’est important selon moi de se questionner sur les opportunités, les forces que l’île à offrir qui auront incidemment un impact sur le développement économique du Secteur Centre.

Et quelles sont ces opportunités, ces forces dont vous parler?

Nous habitons sur la plus belle île du monde! Nous avons la chance d’être à proximité de Montréal, d’être entouré d’eau, de jouir de plusieurs espaces verts, d’avoir des activités agro-alimentaires reconnues, etc. Par contre, on oublie souvent ces éléments parce qu’on ne voit presque jamais l’eau, par exemple. Alors le développement économique du Secteur Centre, selon moi, doit tirer profit des potentiels touristiques de l’Île pour retenir ceux qui en profitent dans nos commerces de détails et de services qui se situent plutôt actuellement à proximité des infrastructures de transport. Un exemple foudroyant : les vergers de Notre-Dame-de-L’Île-Perrot accueillent à eux seuls plus de 30 000 visiteurs pendant six semaines à l’automne. Il faut trouver un moyen de les garder sur l’Île pour consommer autre chose! Il doit donc dans un premier temps y avoir une mise en valeur des activités touristiques qui doit se faire pour faire de l’Île une destination, et par la suite engendrer des actions qui permettront aux commerçants d’en tirer profit.

Vous êtes dans le quartier depuis longtemps, trouvez-vous que la dynamique commerciale du Secteur Centre a changée depuis quelques années?

Oui. La fermeture de l’entrée de l’autoroute 20 sur le Grand Boulevard a eu un impact majeur sur le commerce de détail de cette artère commerciale importante de l’Île. Mais la baisse dans le commerce de détail, c’est généralisé, ce n’est pas juste ici.

Avez-vous des suggestions ou des idées qui pourraient améliorer le Secteur Centre ou le marché du commerce du détail dans notre secteur?

Une meilleure communication à savoir où la Ville oriente ses actions, et peut-être même avec les groupes et organismes existants qui partagent des missions pour le développement économique semblables, soit l’AGAIP et le CLD de Vaudreuil-Soulanges. Et comme je le mentionnais, d’utiliser nos forces. D’avoir un agent de développement touristique pour toute l’Île. Un développement comme celui de Vaudreuil-Dorion, je ne considère pas cela comme contraignant pour nous parce que nos forces existent, nos spécialités sont autres. C’est sûr que d’avoir de la jeunesse qui s’impliquerait dans le développement commercial et même à l’AGAIP ne ferait pas de tort non plus pour se pencher sur les dossiers locaux!

Merci beaucoup à Pierre Séguin de m’avoir reçu dans sa galerie pour cet entretien fort intéressant. Je vous conseille fortement d’aller voir le travail des artistes qui y est exposé. En plus d’en avoir pour tous les goûts,  vous y rencontrerez un homme coloré! Pour contempler, magasiner ou juste pour le plaisir, voici les coordonnées :

61, Grand Boulevard

Heures d’ouverture

Dimanche …………………………………….  Fermé

Lundi ……………………………..   Sur rendez-vous

Mardi ……………………………..   Sur rendez-vous

Mercredi ………………………………… 10 h à 18 h

Jeudi ……………………………………..   10 h à 19 h

Vendredi ………………………………… 10 h à 19 h

Samedi …………………………………..  10 h à 16 h

http://www.galeriepierreseguin.com/

https://www.facebook.com/galerie.seguin

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